APRES HUIT ANS D’INSTRUCTION EN FRANCE
La justice française fin prête pour la tenue du procès du « Joola »
Après neuf années d’instruction En France, l’espoir des familles des victimes françaises du bateau le « Joola » d’avoir un procès transparent et équitable devient une réalité. En effet, D’avril 2003 au 30 juin 2011, la justice française a mené l’enquête dans le cadre du naufrage du bateau, le Joola et celle-ci vise sept personnalités sénégalaises considérées comme les présumés coupables. À ce titre, ils devraient répondre physiquement ou par défaut lors du procès qui va s’ouvrir probablement l’année prochaine en France.
Alain Verschatse, de l’Association des familles de victimes françaises du « Joola », a révélé que l’instruction du dossier du naufrage du bateau qui assurait la laiason maritime : Dakar-Ziguinchor et qui a fait 1863 victimes officielles, est terminée en France depuis le 30 juin dernier. Il a fait cette annonce, lors du forum tenu, ce samedi, au Cesag, par le Comité d’initiative du mémorial Musée, « Joola » et des organisations des droits de l’homme, autour du thème : « Le Joola, neuf ans avant après : Vérité et justice », Selon M. Verschatse qui est présentement à Dakar pour les besoins de la célébration du neuvième anniversaire du naufrage du Joola, le juge d’instruction en charge du dossier a notifié la décision de mettre fin à l’instruction (qui a duré huit ans en France, c’est-à-dire, du 03 avril 2003 au 30 juin 2011) aux familles des victimes françaises et au procureur République du tribunal de grande instance d’Evry.
Maintenant, le successeur de Jean Wilfrid Noél, du nom du premier juge d’instruction qui avait ouvert l’information judiciaire contre neuf, puis sept autorités sénégalaises pour « homicides involontaires », «violation de l’obligation particulière de sécurité ou de prudence » et « défaut d’assistance à une personne en péril », se donne un délai de trois mois pour recevoir les réquisitions du parquet et de la partie civile. Après cela, le juge d’instruction va, selon la loi, prendre une ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel ou de non-lieu.
Mais d’après Alain Verschatse qui se veut optimiste : « On va vers un procès ». Bien plus il se dit convaincu qu ‘« on va vers un procès en France avec ou sans les coupables présumés. Mais, on n’espère pas avoir les présumés coupables à la barre ». En dehors de Mame Madior Boye et de Youmba Sambou dont les mandats d’arrêts ont été annulés par la Cour d’appel de Paris en raison de leur « immunité », les présumés coupables sont : Youssou Sakho, ex-ministre de l’Equipement et des transports, le Général Babacar Guèye , ancien Cemga et de hauts fonctionnaires comme de la marine marchande parmi lesquelles le Capitaine Gomis Diédhiou arrêté récemment en France, Abdou Amadou Diop, Ousseynou Cambo pour ne citer que ceux-là.
Et Me Assane Dioma Ndiaye de renchérir : « Le juge va vraisemblablement prendre une ordonnance de renvoi ». Et l’avocat défenseur des droits de l’homme de préciser que «si les présumés coupables ne se présentent, ils seront jugés par défaut et en ce moment, ils ne pourront pas être assisté par un avocat pour se défendre. Et c’est une solution grave ». Mais, il ne perd pas espoir que : «Ces personnalités vont différer d’eux-mêmes devant la justice française par respect à la mémoire des victimes ».
Pour Me Assane Dioma puisque la justice sénégalaise a refusé de situer les responsabilités techniques et politiques sur la plus grande catastrophe maritime au monde, la justice française, n’en plaise à ceux qui crient au « néocolonialisme » va faire la lumière sur ce qui s’est réellement passé afin que cela serve de leçon. Pour lui ce procés qui va s’ouvrir en France est aussi une manière de lutter contre l’impunité sous toutes les formes.
En écho, Me Assane Seck dira que « le classement sans suite du dossier du « Joola » , au , Sénégal, apparaît comme un refus à des citoyens d’accéder à la justice » et non sans noter que « la saisine de la justice n’est pas toujours guidée par le souci d’obtenir des réparations pécuniaire , mais comme un besoin de justice. Car, il arrive souvent que des gens demandent comme réparation le franc symbolique ». Selon toujours, Me Seck pour moins que cela il y a des procès chaque jour dans les tribunaux, mais pour 1863 victimes : « au Sénégal, la justice dit : Circulez – Il y a rien à voir ». Il cite comme exemple, un conducteur qui fait un homicide involontaire, ou d’« un homme qui pour son propre plaisir fume du yamba ».
Mamadou SARR
NADINE VERSATSCHE ACCUSE
« Il y a la Françafrique dans la gestion du naufrage du bateau le Joola »
Membre de l’association des familles des victimes françaises qui a perdu sa fille de vingt ans, Claire qui était en compagnie d’un ami, Nadine Versatsche révèle que les réseaux de la Françaquique ont voulu enterrer le dossier du naufrage du bateau le « Joola », aussi bien En France qu’au Sénégal.
Les dernières révélations de Robert Bourgi accusant le président Abdoulaye Wade d’avoir financé la campagne présidentielle du candidat de la droite, Jacques Chirac, en 2002, sonnent comme la preuve que les lenteurs notées dans le dossier du «Joola » étaient l’œuvre de puissants lobbys de la Françafrique. «Avant que Monsieur Bourgi fasse ses révélations, on sentait bien que les choses traînaient. Le fait que l’affaire a été classée sans suite au Sénégal, le fait que le juge d’instruction après avoir lancé les mandats d’arrêts a subi des pressions pour faire annuler les deux mandats d’arrêts de Mame Madior Boye et Youmba Sambou., le fait que M. Sarkozy a voulu supprimer le juge d’instruction en France. Depuis, ces révélations de M. Bourgi, je me conforte à dire que je ne suis pas trompée : Il y a bien eu la Françafrique dans la gestion du naufrage du bateau le Joola ». Bien plus, dit – elle, « les financements occultes qui sont annoncés par M. Bourgi, depuis 2000, prouvent, quand même, que Wade a financé la campagne de Chirac, alors que cet argent pouvait servir ailleurs ».
Nadine Versatsche estime ainsi que sur la base de ces révélations, « on peut se demander en France pourquoi le naufrage du bateau, le Joola a été bâché ? » A preuve, souligne Nadine Versatsche « les familles des victimes françaises n’ont entendu parlé du drame que le lendemain comme il n’y a même pas de presse en France. On n’a même pas annoncé cette catastrophe. C’est France inter qui a fait une intervention. Et, on n’avait peu d’informations qui passaient à la télévision. Et le pire, quatre jours après le drame, il n’y a plus rien sur des ondes des radios en France concernant le naufrage du Joola. C’est ce qui fait souffrir les familles des victimes ».
Pour cette mère d’une victime française à cause des réseaux de la Françafrique , il y a eu deux poids deux mesures jusque dans le traitement médiatique du drame du « Joola » par rapports aux autres catastrophes qui ont eu y a eu lieu et occasionnant des victimes Françaises.«Quand on voit la médiatisation qu’il y a au tour des catastrophes qui ont après le «Joola » comme Chairmen Cheikh, le Tshunani, le crash de Maracaibo, ou la F 447,quand on voit tous les moyens qu’on met autour, quand on voit la médiatisation qu’il y a autour des anniversaires, alors que nous nous n’avons même pas une minute au moment de l’anniversaire dans les journaux télévisés, nous n’avons pas n’ont plus de journalistes qui s’intéressent au devenir des familles des victimes et comment elles souffrent », constate-t-elle pour le déplorer.
Par ailleurs, Nadine Versatsche accuse le président Wade de «manipuler les familles des victimes et d’essayer de gagner du temps croyant qu’on aller se lâcher ou se fatiguer ». Et pour la reconnaissance des victimes, elle invite les familles «à prendre conscience de cela » et exige des autorités d’ «arrêter de bafouer des drames comme le Joola au détriment des droits de l’homme ». Au président qui lui a souhaité « bon courage » au cours d’une audience de vingt minutes, à Paris en 2004, elle souhaite : « Bon courage en 2012 ».
M.SARR
AYANT PERDU LEURS PARENTS ET SANS L’AIDE DE L’ETAT
L’insoutenable drame des orphelins du « Joola », neuf ans après la catastrophe
Pour certaines victimes, en général et certains orphelins, en particulier, le naufrage du « Joola » est permanent. Après le décés d’un ou des deux parents, certains qui ont été abandonnés par leurs familles et l’Etat vivent un drame quotidien.
Les orphelins du «Joola » ont plusieurs visages. Joachim Mendy, 21 ans aujourd’hui et 12 au moment du drame et Martine Kourouma 19 ans et 10 au moment du drame, respectivement en 2 ème année de géographie et de sociologie à l’Ucad résument à eux seuls le calvaire des orphelins du «Joola » et l’abandon de l’Etat. Pour Joachim qui a perdu son papa militaire à l’époque, il a fallu que sa ménagère de mère « se décarcasse » en vendant du «petit-déjeuner » pour payer ses études. «Même quand je suis venu à l’université en première année, je n’avais pas de bourse. On m’a juste donné une aide. Et je l’ai perçu au mois de septembre, alors que je devais normalement bénéficier des bouses sociales », déplore l’étudiant de géographie. Comme Martine ils sentent abonnés par l’ Etat. « On se sent abandonnés par les pouvoirs publics et c’est la raison pour laquelle nous avons mis en place un réseau de jeunes orphelins pour que l’Etat viennent aide à tous ces enfants par ce qui ont arrêtés les études faute d’argent pour continuer à payer leurs scolarité », fulmine Joachim sous le regard approbateur de Martine.
Du côté du Comité d’initiative pour le mémorial –musée « Le Joola » , l’Etat est pointé du doigt pour non assistance aux orphelins du Joola. «L’Etat ne veut rien faire pour les orphelins du Joola qui ont un grand besoin d’assistance », dénoncent Nassardine Aidara et ses camarades parents de victimes. Selon les membres de l’Association des familles des victimes du « Joola »,« l’Etat joue avec le temps. Cela est d’autant plus grave et regrettable que les services de l’Etat ont été directement à l’origine du naufrage du Joola », non sans rappeler que «l’assistance des orphelins du Joola relève de la justice sociale et qu’il est encore temps que la puissance publique fasse son travail ».
En outre, le Comité déplore la lenteur de la publication de la loi portant création de l’Office national des pupilles de la nation. Celle-ci n’a était publié qu’en 2008. Pis, dans le décret d’application, il est précisé que la prise en charge des pupilles prend effet à compter de la signature du décret qui publie la liste des pupilles. C’est dire donc que beaucoup d’orphelins ont dépassé la majorité, neuf ans, après. Et jusqu’à présent la liste n’est pas encore publiée. D’après le comité d’initiative, le budget de l’Agence sert à payer des salaires. Mais le plus grave, est que l’existence de l’Office empêche toute autre structure de solidarité de venir en aide aux pupilles.
M.SARR
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