dimanche 27 avril 2014

Fondation Friedrich Ebert : Annette Lohmann a pris service


La nouvelle représentante de Fondation politique allemande, Friedrich Ebert d’orientation  social-démocrate, Annette Lohmann a officiellement pris service, ce jeudi à Dakar, au cours d’une cérémonie de passation de service sombre, mais non dépourvue de solennité.
Après  six ans de présence à Dakar, Friedrich Kramme-Stermosen, le représentant résident sortant de la fondation Fridrich-Ebert  au Sénégal a passé le relais à sa remplaçante, Annette Lohmann.
C’était au cours d’une cérémonie sombre, mais non dépourvue de solennité dans l’enceinte du siège de la fondation allemande à Fann-Résidence.
Des personnalités politiques, syndicales, et des membres de la société civile, parmi lesquelles : secrétaire général du Parti socialiste, Ousmane Tanor Dieng,  le secrétaire général du Rassemblement  pour le socialisme et la démocratie / Takku Défaraat Sénégal (RSD/TDS) Robert Sagana ,   ont pris part à la cérémonie
Le président du Comité Sénégalais des droits de l’homme, Alioune Tine,  la présidente du réseau des femmes syndicales, Fatou Bintou Yaff et  Mignane Diouf du CONGAD étaient également présents.
Dans son discours d’adieu, le représentant résident de la fondation Friedrich Ebert est revenu quelques actions qu’il a eu à mener avec ses partenaires sénégalais. Il s’agit n entre autres de l’organisation du Forum social mondial au Sénégal en 2010 ; l’organisation de la deuxième conférence mondiale des femmes syndicale.
Depuis 2008, la fondation a initié un programme de formation à l’intention des jeunesses politiques, ainsi l’organisation de plusieurs colloques et sessions de formation. Et la liste n’est pas terminée.
Le secrétaire général du Parti socialiste, Ousmane Tanor Dieng  a pour sa part, salué le partenariat fécond entre son parti et la fondation, non sans souhaité la bienvenue à la nouvelle représentante résidente. Des propos repris par les autres intervenants qui ont tous salué l’ ‘’ l’accompagnement’’ que leurs apporte la fondation.
La nouvelle représentante résidente est présentée comme une spécialiste de la science politique, notamment des crises. Elle vient du Mali où elle a représenté la fondation pendant 4 ans. Elle a juste remercié les partenaires pour leur présence.

Conflit Casamançais : Me Boucounta Diallo salue ‘’ la gestion intelligente’’ du dossier



L’avocat Sénégalais, Me Boucounta Diallo a salué ‘’ la gestion intelligente’’ du dossier par le gouvernement de la crise casamançaise en proie à une rébellion armée sous l’auspice du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC), depuis plus de trente ans, ce samedi à Dakar.
‘’Pour gérer ce conflit, il faut beaucoup de courage. Mais, il  est aussi important de faire confiance aux combattants jusqu’à friser la témérité. Il faut se servir de la connaissance du milieu et des hommes.  Le processus de paix a été restauré. Je crois que les autorités sont dans une bonne  voie. Car c’est le silence total. Quand vous êtes impliqué dans ce dossier, il faut éviter d’en parler partout’’,  a expliqué Me Diallo, saluant au passage la ‘’ gestion intelligence’’ de ce conflit par le régime du président Macky Sall.
‘’Le silence notée dans ce dossier, a poursuivi l’avocat, augure quelque chose de bon, particulièrement le silence des armes. Le gouvernement déclare qu’il négocie sans entrer dans les détails. Je crois que cela doit nous suffire pour le moment. Je puis même en déduire qu’on  est sur la bonne voie’’.
Il intervenait, lors d’un séminaire-atelier organisé par le Mouvement sénégalais de la paix (MSP) à l’hôtel de ville de Dakar. C’était en présence du  président du MSP, l’ex-sénateur Boubacar Thioub, conseiller du maire de Dakar, Mamadou Goumbala.
Le  représentant du président de l’assemblée nationale, le député Mamadou  Lamine Diallo ainsi que l’avocat  Mame Adama Guèye étaient également de la partie. Tout comme le syndicaliste Mamadou Diop Castro et d’autres membres d’un du MPS.
Pour Me Bouncouta Diallo qui a consacré un livre à ce conflit : ‘’ la crise casamançaise : problématique et voies de solutions’’ et dans lequel il préconise de privilégier une approche culturelle, ‘’ le dialogue est nécessaire’’. ‘’Il est préférable d’accepter le dialogue, car c’est là où peut passer les solutions durables.  Les solutions ne peuvent qu’être essentiellement culturelles. Et dans ce cas il serait intéressant de donner la parole à la communauté’’, a-t-il insisté.
Me  Diallo  a aussi  fustigé  l’attitude de ceux cherchent coûte que coûte  à tirer un gain quelconque de leur implication dans  les négociations de paix avec le MFDC. ‘’Il y a des gens lorsqu’ils sont impliqués dans ce dossier veulent tirer la couverture de leur côté. Ce n’est pas important. Ce qui est important c’est de  faire preuve de discrétion et d’humilité’’ a-t-il souligné, suggérant que dans ‘’ce dossier si vous voulez réussir, il faut éviter d’en parler, de donner le sentiment de vouloir mettre cela dans sa comptabilité’’. ‘’Le Casamançais n’aime pas cela’’, a-t-il averti en connaissance de cause.
Cependant, il  a reconnu que  ‘’ dans ce dossier, les risques de reprise des hostilités sont toujours présente’’. ‘’ Malheureusement, à chaque fois qu’on a été proche d’un accord de paix, le politique est venu tout remettre en cause’’, a-t-il constaté pour le déplorer.
Selon lui, les hommes politiques veulent faire du dossier casamançais un ‘’ fond de commerce’’. ‘’Certains ne veulent pas que ce conflit soit résolu sans eux parce qu’ils se sentiront humiliés. Ces gens-là, il faut savoir les gérer’’, a-t-il conseillé.
‘’Il reste maintenant, a-t-il signalé,  à combler l’enclavement aérien, terrestre et fluvial. Nous ne pouvons pas  bâtir la paix. Si ces problèmes ne sont pas résolus. Il y a un défit économique à combler en Casamance. C’est la raison pour laquelle, je prône la discrimination positive de la Casamance par rapport aux autres régions pour obtenir ce que nous avons toujours recherché, c’est-à dire la paix’’.




Ousmane Tanor Dieng annonce sa candidature à la mairie de Nguéniène



Le secrétaire général du Parti socialiste (PS, mouvance présidentielle) a annoncé, ce jeudi à Dakar, sa volonté de briguer la mairie de Nguéniène, département de Mbour (Thiés), son village natal, lors des prochaines élections locales du 29 juin 2014, indiquant qu’il peut se présenter sous la bannière de Benno Bokk Yakaar ‘’ si possible’’ ou du PS.
‘’ J’ai la prétention de diriger une liste pour la mairie de Nguéniène. J’ai jamais été président de conseil rural, mais j’ai la prétention  de  diriger la mairie’’, a déclaré de manière  presque confidentielle  M. Dieng.
Il s’exprimait lors d’une cérémonie solennelle de passation de service entre, le représentant résidant sortant de la Fondation Friedrich-Ebert-Stiftung au Sénégal, Friedrich Kramme-Stermose et sa remplaçante Annette Lohmann.
‘’Il n’y a pas d’ambition plus élevée que celle d’être de sa localité’’, a commenté le secrétaire général du Parti socialiste, âgé de 67 ans.
‘’ Si les populations de Nguéniène me font confiance ce sera un honneur pour moi d’être le premier maire de ma localité et de les servir après avoir servi l’Etat au plus haut niveau’’, a ajouté l’ancien candidat à la présidentielle en 2007 et en 2012, lors desquelles il a obtenu à chaque fois 13, 56% des voix.
D’ailleurs à la veille de cette élection, il avait dans un entretien avec Jeune Afrique  déclaré que l’élection présidentielle  de 2012 était sa dernière.
‘’ J’e suis né à Nguéniène, j’ai grandi là-bas et j’ai étudié’’, a-t-il rappelé comme pour  se justifier.
Le responsable de la coordination départementale PS de Mbour  a néanmoins indiqué qu’il souhaite se présenter sous la bannière  de la coalition Benno Bokk Yakaar ‘’si possible’’ ou du Parti socialiste.
Ousmane Tanor Dieng qui a été ministre-directeur de cabinet de Abdou Diouf dirige le PS depuis le congrès ‘’ sans débat’’ de 1996.
La communauté rurale de Nguéniène compte plus 30 000 habitats répartis dans 25 villages.  En faveur de l’Acte 3 de  la décentralisation, elle va passer en commune.  L’actuel PCR est Maguèye Ndao du Parti socialiste

samedi 18 janvier 2014

PORTRAIT: AMINATA TOURE,PREMIER MINISTRE




Une Margaret Thatcher sénégalaise

Le 1 er septembre dernier, l'ancienne ministre de la Justice a inscrit une nouvelle page dans le roman de sa vie en  migrant vers la primature. Depuis lors, une partie de la presse l’a affabulée du surnom de "Dame de fer'' en référence à l'ancienne chef du gouvernement britannique disparue cette année. Mais qui est cette ''Mimi''? Retour sur l'incroyable parcours du chef du gouvernement.

  Elle a  le même caractère trempé et le  même tempérament bagarreur que Magaret Thatcher, Premier ministre britannique (1979-1990). Elles ont aussi  comme dénominateur commun d'être nées au mois d'octobre: le 12 octobre 1925 pour Mme Thatcher et le 13 octobre 1962 pour Mme Touré. Entre les deux, 37 ans d'âge de différence. Elles ont eu à occuper les mêmes fonctions de Premier ministre. Là s'arrête la comparaison? Non. Elles ont le même  charisme.  Tout le monde reconnaît qu'elles sont: intelligentes, déterminées, ambitieuses. Ce qui les rapproche davantage, c'est qu'elles sont  surtout des femmes à poigne à qui on a donné le sobriquet de '' Dame de fer''. L'appellation dérange, on ne sait pourquoi, certains proches du nouveau locataire du building administratif.

Mais, on a du mal à croire que derrière cette grande dame mince, teint noir, lèvres rougies, petits yeux rieurs , sourire avenant, se cache une '' Dame de fer''.'' C'est  injuste de vouloir en faire une dame de fer. Elle incarne la fermeté dans un gant de velours", rétorque une connaissance du chef du gouvernement qui tient à rester anonyme. De passage il y a quelques jours à Gossas dans sa maison familiale, Mimi a versé de chaudes larmes devant une assemblée médusée venue l’a congratulée. A Dakar tout comme à Kaolack, elle a laissé l’image d’un garçon manqué toujours en jean, t shirt et sa coiffe d’Angéla Davis. Mimi est fidèle en amitié. Elle a horreur de la trahison. C’est aussi une femme très généreuse mais elle ne gaspille pas son argent. Ce n’est pas la Sénégalaise qui va déverser des billets d’argent sur les têtes des griottes. Méticuleuse et ordonnée   par contre elle a géré avec courage les dossiers judiciaires explosifs à la Chancellerie, l'un des ministères les plus exposés du début du règne de Macky Sall: Affaire  de la traque des biens présumés mal acquis pour laquelle Karim Wade, fils de l'ancien président Abdoulaye Wade et d'autres grands dignitaires libéraux sont en prison; affaire Cheikh Béthio Thioune, poursuivi pour le double meurtre de Médinatou Salam. Ensuite, il y a eu les dossiers des journalistes : Cheikh Yérim Seck et Tamsir jupiter Ndiaye poursuivis respectivement pour viol et actes contre nature (homosexualité), sans conter l'épineux dossier Hussein Habré réfugié au Sénégal , depuis 1990 et poursuivi pour crimes contre l'humanité. Ces dossiers ont fini par la révèler au grand public. Avec le sentiment qu'elle menait, le combat de sa vie, Mimi Touré est montée plusieurs fois au créneau pour croiser le fer contre les libéraux qui n'ont pas ménagé leurs attaques contre elle. Ce n'est pas pour rien qu'elle a été le ministre le plus médiatisé du gouvernement Abdoul Mbaye. Sans en être le porte-parole, elle a souvent agi comme tel contre vents et marées. " Fondamentalement , elle croit à la communication. Durant tout son parcours professionnel, c'est quelqu'une qui a toujours parlé aux  populations. Elle pense que toute entreprise qui n'est pas comprise par les gens qu'elle sert est vouée à l'échec'', témoigne, Ameth Dieng, un militant de l'Alliance pour la République qui la fréquente depuis plus de trente ans.

MILITANTE PRECOCE

A 51 ans,  elle est la deuxième femme chef du gouvernement dans l'histoire politique du sénégal, après Mame Madior Boye (2001-2002). Cette fille de médecin décédé, il y a quelques années et d'une mère  sage-femme qui  est encore en vie, a  vécu une enfance heureuse. mais, souvent mouvementée, du fait des multiples déplacements de son père. c'est ainsi qu'elle a débuté sa scolarité, à Tambacounda, avant de venir faire la 6 e au lycée Gaston Berger de Kaolack. Dans la capitale du Saloum, contrairement aux filles de son âge qui  sont  plus préoccupées à jouer au Roméo et Juliette, l'adolescente de 14 ans découvre les idées de gauche et la politique. "J'ai débuté mes activités politiques à l'âge de 14 ans à Kaolack, où, je fus beaucoup influencée  par mon professeur d'histoire et de géographie, Ismaéla Diagne", confiait-elle récemment à des journalistes. Elle a d'abord milité au Mouvement pour  le  socialisme (MSU) de feu Mamadou Dia, ancien président du Conseil (Premier ministre).

Ce militantisme précoce à gauche a développé chez elle  son sens du leadership. Pour autant, cela ne l'a pas empêchée d'être brillante à l'école où elle truste les premières places. De retour à Dakar, où elle est née, ses parents l'inscrivent au lycée Van Vollenhoven , devenu lycée Lamine Guèye de Dakar où est scolarisé les enfants de l'élite de l'époque. En 1981, elle est lauréate du prestigieux Concours général et décroche, la même année son baccalauréat. Elle s'envole , alors pour Grenoble  en France pour des études en management d'entreprise, de droit et d'économie. Parallèlement à ces études , elle milite dans les mouvements de gauche, notamment  à la Ligue  communiste  des travailleurs (LCT). En France, toujours, elle fera la rencontre de  son premier mari, Oumar Sarr , coordonnateur du Parti démocratique sénégalais, (PDS) avec qui , elle a une fille, Dior, diplômée en santé de l'université Yale.

De retour au Sénégal, elle débute sa carrière comme chargée de marketing et de la communication à la Société des transport du Cap vert (disparue). Parallèlement , elle continue son militantisme à gauche. Elle se rapproche de Landing Savané dont, elle deviendra, la directrice de campagne à la présidentielle de 1993. Puis, elle est recrutée à l'Association sénégalaise pour le bien être familliale (ASBEF) comme chargée de programmes, en matière de santé de la reproduction.

En 1995, elle débute une carrière dans le système des Nations unies qui la conduira dans de nombreux africains comme le Burkina et la Côte d'Ivoire. Le couronnement  de cette brillante carrière de fonctionnaire internationale sera  un poste de directrice des droits humains au siège du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAp), à New York. " Aprés 2003,  je me suis concentré  sur ma carrière onusienne à New York", soutenait-elle dernièrement.  Une carrière à laquelle , elle mettra volontairement un terme en 2010 pour soutenir le projet politique de Macky Sall. Entre les deux, le courant est vite passé. D'ailleurs, le candidat de la coalition  Macky 2012  fera d'elle sa directrice de cabinet, pendant cette période de braise. Là, elle a montré toute l'étendue de son talent  de chef d'orchestre. car, la suite , on la connaît.

Un bonheur ne venant jamais seul, Aminata Touré a convolé en troisième noce avec un entrepreneur du bâtiment. Pour l'heure, même si elle défraie la chronique médiatique par ses fonctions de ministre de la Justice et plus récemment de  Premier ministre, chose rare dans le landerneau politique, elle tient à l'écart sa famille. Ses enfants ne font pas la Une des pages people des journaux.  Ces détracteurs lui prêtent d'autres ambitions que le neuvième étage du bulding administratif. '' Ce n'est pas quelqu'une qui cherche, le pouvoir pour le pouvoir. Ce qu'elle veut, c'est de remettre le pays dans le sens du respect des droits humains  et réussir sa mission'', tempère Ameth Dien un de ses amis. Une chose est sûre, à 51 ans aucun homme ou femme politique n'a pris sa retraite. Le roman de Mimi et le pouvoir ne fait que Commencer...

Mamadou SARR

 
 
 


REPRISE DE LA SOTEXKA ET DE LA SOTIBA


 500 millions réclamés  à Serigne Mboup 

La banqueroute de l’ancienne  usine textile  de Pikine a plongé prés de 253 ex-employés et leurs familles dans la misère.  Plus de  onze ans après,  ils n’arrêtent pas de  réclamer au repreneur  le paiement du reliquat de 40% de leurs droits.

Les ex-travailleurs de la Société des tissus  de blanchiment et d’apprêt /Société d’impression africaine (SOTIBA/SIMPAFRIC) ne sont pas contents du tout de l’homme d’affaires Serigne Mboup, président de la Chambre de commerce de Kaolack. Et pour cause, ils reprochent à ce dernier d’avoir fait main basse sur prés de 500 millions de francs représentant l’ensemble de leurs droits. En octobre 2010,  il est choisi par le gouvernement d’alors comme repreneur de  l’actif et du passif de la SOTIBA-SIMPAFRIC et de la Société textile de Kaolack (SOTEXKA) des cendres desquelles, il a fondé une nouvelle entité : Domaine industriel textile de Kahone-Saloum (DOMITEXKA-Saloum). D’après les termes du protocole d’accord signé, entre d’une part l’Etat du Sénégal, l’administrateur général de la société DOMITEXKA, les travailleurs de la SOTIBA SIMPAFRIC et les ex-travailleurs de la SOTEXKA et dont nous avons une copie, le repreneur devait « traiter en priorité  le dossier du passif social » des ex-employés des usines textiles en faillite, avant de relancer la production. En clair, DOMITEXKA-SALOUM s’était engagé à payer les arriérés  et droits de retraite à tous les ex-travailleurs de la SOTIBA ayant atteint l’âge légal au moment de la signature de l’accord, à liquider  les droits et arriérés de tous les ex-travailleurs de la SOTEXKA et la SOTIBA-SIMPAFRIC.

 En contrepartie, de la prise en charge du passif social des travailleurs des deux sociétés, le gouvernement s’engageait «à accompagner  le repreneur pour l’obtention et la cession de certains actifs ». Il s’agit, en l’occurrence, de deux titres fonciers dont l’un est immatriculé : TF 78/DP est aujourd’hui muté au nom de la Société nationale de recouvrement (SNR) et l’autre non immatriculé attenant au site industriel  de la SOTIBA.  De même à l’instar des anciens repreneurs de la SOTEXKA, l’Etat promettait de faire bénéficier à DOMITEXKA-Saloum  des exonérations de droits et taxes sur ses investissements matériels et matières premières importées, dans le cadre des agréments  normalement concédés par l’APIX pour les projets industriels.

UN MILLIARD A SERIGNE MBOUP

Joignant l’acte à la parole, 48 heures seulement après la signature de ce protocole d’accord sous la supervision de l’ancien ministre des Mines, de l’industrie, de l’agro-industrie et des PME, Abdoulaye Baldé le Trésor public  effectue trois virements de crédits pour DOMITEXKA de Serigne Mboup dans un compte de la société logé à la BICIS. C’était le 11 octobre 2010 exactement. Le lendemain 12 octobre, le PDG du groupe CCBM, Serigne Mboup en personne  procède au retrait intégral du milliard de francs CFA versé dans ce même compte  sans pour autant solder l’ensemble des droits des travailleurs, alors que cet argent était sensé payer les arriérés d’indemnités des ex-travailleurs de la SOTIBA  qui sont sans ressources, sans aucune autre source de revenus pouvant les permettre de prendre en charge leurs familles. Ces derniers, ne réclament, en effet, à l’homme d’affaires que 476 332 257 millions, représentant le reliquat de 40% de leurs indemnités. D’ailleurs, le tribunal régional hors classe de Dakar  a rendu  en 2010 une décision de justice condamnant  DOMITEXKA-Saloum et l’Etat du Sénégal à payer ce montant aux ex-employés.  

Suffisant pour les ex-travailleurs de la SOTIBA  pour qualifier le boss de CCBM  de « repreneur pas sérieux ». Cela d’autant plus qu’ils sont convaincus avec preuve à l’appui qu’il y a de «l’argent sorti du Trésor  public pour aider DOMITEXKA à ne pas sombrer et surtout pour régler quelques créances au premier rang desquelles le passif social ».  Pour entrer dans leurs droits, le collectif des ex-travailleurs de la SOTIBA a assigné  une nouvelle fois en justice l’Etat du Sénégal et Serigne  Mboup. Une nouvelle procédure pendante devant la justice. D’ici là beaucoup d’ex-travailleurs de la SOTIBA  ne seront plus de ce monde comme beaucoup d’autres qui sont déjà morts. «Il y a parmi nous, des retraités qui attendent de percevoir leurs droits pour aller en consultation, chaque jour  nous sommes sous la menace d’une expulsion par nos locataires, ceux qui ont des prêts bancaires ne peuvent  plus respecter les échéances », témoigne NDiouga Sokhna, le porte-parole du collectif. Des propos qui traduisent tout le drame social vécu par ces ex-travailleurs.

CRASH DE DOMITEXKA

Au même moment, DOMITEXKA est entré dans une nouvelle zone de turbulence. Et si rien n’est fait au sommet de l’Etat, l’entreprise va  inéluctablement vers un crash. Et pour cause,  après seulement un an d’activité Serigne Mboup a annoncé la cession d’activité de son entreprise qui fonctionnait jusqu’ici grâce à une partie du matériel de la SOTIBA transférée à Kahone. « Il y a urgence pour l’Etat de réagir s’il veut vraiment la relance de la filière textile. Nous pensons que la société DOMITEXKA est viable et a la capacité de recruter prés de 1500 emplois,  mais c’est le repreneur qui n’est pas à la hauteur. En trois ans, Serigne Mboup n’arrive pas à faire travailler 253 travailleurs »,fustige  Ndiouga  Sokhna, porte-parole des ex-travailleurs de la SOTIBA SIMPAFRIC. Son souhait est que les industries textiles soient la priorité dans le programme de relance des entreprises en difficulté que le gouvernement de Macky Sall a mis en place. Pour cela, il en appelle à l’arbitrage du chef de l’Etat. 

SOTIBA, VICTIME DE LA FRAUDE ?

La SOTIBA a été un des pionnières de l’industrie sénégalaise, à sa création en 1951. Très vite, elle connaît un développement fulgurant jusqu’en 1980, date à laquelle l’Etat du Sénégal décide  de sa nationalisation. Deux sénégalais, notamment Serigne Ndiaye Bouna et Tamsir  Mboup vont se succéder à la tête de l’entreprise, au début des années 90, au Marocain Mouhamed Mekouar, ancien ambassadeur de son pays à Dakar. Cette période coïncide également avec les difficultés de la société textile qui subie de plein fouet les conséquences néfastes de la fraude entre autres difficultés.  En effet,  la fraude textile, malgré tous les efforts et interpellations de la SOTIBA au niveau des autorités, continue de contrôler 100% du marché Wax et Lagos au Sénégal, dans des conditions qui mettent la SOTIBA hors jeu et l’empêche  depuis plusieurs années  de se développer. Ainsi, en 1993, l’entreprise connaît un premier «arrêt technique » de 18 mois liés aux problèmes d’écoulement des tissus. Elle reprendra en 1994 jusqu’en 2001. En ce moment, l’Etat avait trouvé un partenaire en la personne de Jacques Secondi, un homme d’affaires franco-indien. Il n’a pu relancer l’entreprise comme, il le voulait. De décembre 2001 à septembre 2002, l’usine sera en arrêt prolongé. Suite à cet  arrêt de ses activités une première restructuration   permettra à la SOTIBA de relancer ses activités de production entre  2003 et 2004 en vue  d’améliorer sa compétitivité , de régler  une grande partie  de ses dettes  et de  payer également  une partie de son passif .

Le protocole d’accord signé le 1er février 2007  entre l’entreprise dirigée à l’époque par Jean-Marc Secondi  et les délégués du personnel et qui marque le deuxième plan de relance constate avec regrets que «tous les objectifs de cette restructuration n’ont pas pu être atteints ». C’est ce qui va aboutir à la reprise de la SOTIBA et de la SOTEXKA par  Serigne Mboup en octobre 2010. Mamadou SARR